Un musée dans un palais

Lorsqu’il devient le musée de Castres en 1840, le palais épiscopal, situé à proximité de la cathédrale Saint-Benoît est déjà l’héritier d’une riche et longue histoire. 

De l'abbaye au palais Épiscopal

Situé au bord de la rivière Agout, à l’emplacement d’une ancienne abbaye bénédictine, l’édifice qui abrite aujourd’hui le musée Goya est un ancien palais épiscopal construit au XVIIe siècle sous l’épiscopat de Monseigneur de Tubeuf. Son édification se déroule de 1665 à 1673, selon le plan du grand architecte de Versailles, Jules Hardouin-Mansart. De style classique, le bâtiment reprend le vocabulaire architectural en vogue au XVIIe siècle : symétrie et simplicité des formes, sobriété du décor, régularité des percements. Si l’aspect général du palais est aujourd‘hui conservé, de nombreuses adaptations architecturales ont été réalisées à l’intérieur et en façades au cours des siècles, notamment le percement de nouvelles ouvertures, ainsi que la création de niveaux intermédiaires dans les étages. Les façades de l’ensemble du bâtiment sont inscrites à l’Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1927.

Un remarquable jardin à la française

Véritable prolongement du palais, un jardin d’agrément à la française est créé au sud en 1676 à la demande de Monseigneur de Maupéou. Composé de parterres de broderies et d’arabesques à la manière des jardins royaux aménagés par André le Nôtre, il est achevé vers 1700. D’abord fermé et privé, il s’ouvre vers l’extérieur au début du XIXe siècle. En 1963, la fontaine et son alimentation en eau sont installées dans le bassin central. Le parterre de buis a été conservé dans son intégralité. Classé au titre des Monuments Historiques depuis 1995, le jardin a obtenu le label Jardin Remarquable en 2004.

La création du musée

Lors de la Révolution française, le palais épiscopal devient bien national. Il est alors acquis par la Commune en 1794. Il abrite d’abord la Sous-Préfecture puis l’Hôtel de Ville, avant d’y accueillir le musée à l’étage en 1840. Seulement neuf tableaux sont alors rassemblés dans une salle. D’abord modeste, le musée suscite rapidement des dons et des dépôts de l’État. En 1887, le musée connaît sa première extension, passant à trois salles après le départ de la bibliothèque. Les collections du musée sont alors très éclectiques et à vocation encyclopédique.